Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/499

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les écoles épiscopales en France.

Le peu de documents qui nous restent de cette époque suffit cependant pour établir l’existence de vingt écoles épiscopales. En Neustrie, Paris, Chartres, Troyes, le Mans, Lisieux, Beauvais ; en Aquitaine, Poitiers, Bourges, Clermont ; en Bourgogne, Arles, Gap, Vienne, Châlons-sur-Saône ; en Austrasie, Utreclit, Maëstricht, Trèves et Yvois au diocèse de Trèves, Cambrai, Metz et Mouson au diocèse de Reims[1].

Dès les premières années du sixième siècle, bien avant que les chaires des grammairiens et des rhéteurs laïques soient abandonnées, on voit les évêques pourvoir à l’instruction du clergé et du peuple. Saint Césaire d’Arles a des disciples qu’il exerce aux premiers éléments des lettres, pendant que ses leçons de théologie ravissent les moines grecs venus pour l’entendre. Saint Remi se plaint des entreprises de l’évêque Fulco de Tongres sur l’école cléricale de Mouson. Saint Didier de Vienne explique à ses disciples les écrits des poëtes, et ne craint pas de profaner, par les louanges de Jupiter, des lèvres consacrées aux louanges du Christ. Cependant saint Germain fait fleurir l’école de Paris. Le poëte Fortunat décrit la riche basilique élevée par

  1. Les témoignages se trouvent réunis au tome III de l’Histoire littéraire de France, p. 417. Cf. Joly, Traité historique des écoles épiscopales, p. 184 et suiv. Pour Clermont, Vita S. Boniti ; Troyes, Vita S. Frodoberti; Chartres, Vita S. Betharii  ; Utrecht, Vita S.Landeberti  ; Poitiers, Vita S. Leodegarii ; Lisieux, Gregor. Turon., Hist., VI, 36, etc.