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les barbares, elles ne les atteignaient pas. Il y avait plus de mérite à les propager dans les provinces lombardes, où l’évêque, entouré d’un petit nombre de clercs, défendait seul contre la tyrannie des ducs les faibles restes de la civilisation chrétienne. Au milieu des périls du septième siècle, l’archevêque de Milan, Benedictus Crispus, avait formé des disciples qu’il instruisait dans les sept arts. Au huitième siècle, Gison de Modène recommandait à ses prêtres de tenir l’école et d’instruire les enfants. En même temps on prouve que l’Église de Lucques avait ses écoles sous le portique même de la cathédrale[1] . L’Italie ne laissait pas périr l’enseignement ecclésiastique, dont elle avait donné le premier exemple. C’est en France qu’il faut le suive dans une lutte de trois cents ans contre le désordre des esprits et la violence des mœurs.

  1. Tiraboschi a cité après Muratori (Antiquitat. Italic./II, 487) l’acte de Gison, évêque de Modène, conférant à l’archiprêtre Victor la paroisse de S. Pierre in Siculo, en lui enjoignant d’être assidu « in clerici congregandis, schola habenda, et pueris educandis. » Mais Tiraboschi n’a point connu les témoignages suivants S. Benedicti Crispi Mediolanensis Poematium medicum,apud Mai, Auct. class., t. V, p. 391), Praefatio ad Maurum Mantuensem : « Quia te, clarissime Maure, pene ab ipsis cunabulis educavi, et septiformis facundia liberalitate ditavi. »
    Je dois au savant abbé Barzocchini de Lucques quelques indications tirées des diplômes qui enrichissaient les archives de la cathédrale, et qu’une critique éclairée a récemment mis au jour. Diplôme de l’an 737 « Signum manus Tendualdi magistri. »
    Id., 748 « Signa manus Deus dede V. V. presb. magistro sch. testis. »
    Id., 767 « Propter porticalem ejusdem basilicae ubi est schola. »