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ques, qu’il accuse les grammairiens de se perdre dans leurs fumées et de détruire plus qu’ils n’édifient comment ne pas soupçonner quelque allusion à cette latinité philosophique dont le propre était de fuir la clarté, à ces artifices d’une grammaire qui épuisait, dans ses misérables exercices, les dernières forces de l’intelligence ? On commence à entrevoir l’origine de tant de plagiats qui ont troublé toute l’histoire littéraire, des faux Caton, et des autres pseudonymes anciens. Ainsi, dans l’énumération générale des auteurs les plus vantés de son temps, saint Ouen cite d’abord Tullius, et plus loin Cicéron je ne crois plus qu’il ait fait deux écrivains d’un seul, et je soupçonne qu’il s’agit du Cicéron fils de Sarricius, dont on disait « Qui ne l’a pas lu n’a rien lu. » Et je ne serais pas étonné de retrouver encore quelqu’un des faux Virgile dans celui dont Frédégaire s’autorise pour faire sortir les Francs de l’incendie d’Ilion. [1]

  1. Ennodius, Epigramm., 118, 122 :


    In tantum prisci defluxit fama Maronis,
    Ut te Virgilium saecula nostra darent
    Cur te Virgitium mentiris pessime nostrum ?
    Non potes esse Maro, sed potes esse moro.

    Aldhelm, Epist. ad Eadfridumapud Userh, Hibernicarum epistolarum sylloge « Digna fiat faute Glengio, gurgo fugax fambulo. » Cf. Virgilius, Epistol.p.22 « Verumtamen ne in illud Glengi incidam, quod cuidam conflictum fugienti dicere fidenter ausus est « Gurgo, inquit, fugax fabulo dignus est. » Le même Aldhelm, dans son traité de Métrique (apud Mai, auct. classic. t. V, p. 520), cite un Virgile que je crois être celui d’Ennodius et