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En effet, les preuves tirées des écrits du grammairien de Toulouse trouvent un nouvel appui dans les témoignages étrangers qu’on leur confronte. Si le rhéteur Ennodius, mort en 516, tourne ses épigràmmes contre un poëte de son temps qui se fait appeler Virgile, et qu’il tient pour insensé, je crois reconnaître le premier des faux Virgile, celui qui vivait a Troie, c’est-à-dire à Rome, tellement habile dans l’art des vers, qu’il écrivait soixante-dix livres sur la versification. D’un autre côté, l’Ànglo-Saxon Aldhelm, mort en 709, cite un jeu de mots de Glengus, et bientôt après Bède reproduit un texte du faux. Horace, déjà allégué par notre grammairien. Enfin l’Irlandais Clemens, contemporain de Chartemagne, compose un traité des parties du discours, où il insère de longs extraits du Virgile de Toulouse. Il y a plus, et l’autorité de l’école d’Aquitaine, qui eut bientôt des disciples et des émules d’un bout à l’autre de l’Occident, nous explique plusieurs passages qui nous arrêtaient d’abord chez les écrivains contemporains. Quand Grégoire de Tours déclare que peu d’hommes comprennent un rhéteur qui s’exprime en philosophe ; quand saint. Ouen se défend de parler le langage des scolastices


    notes. Cf. Fauriel, Histoire de la Gaule méridionale t. Il. Si Virgile cherche à expliquer le nom de Blastus en lui donnant le sens d’anthropophage, il ne faut voir là qu’un exemple de plus de ces étymologies arbitraires dont son école était si prodigue.