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était nourri dès le berceau dans les lettres et les arts libéraux qu’on enseignait aux enfants des nobles ; et il y faisait des progrès si rapides, qu’il n’ignora aucune des règles de la grammaire, de la dialectique, de la rhétorique, ni des autres sciences. Plus tard encore, et au milieu du septième siècle, on enseignait à Clermont les principes de la grammaire et le code de Théodose. Sans doute un petit nombre de grandes villes conservèrent seules le privilége d’un enseignement complet ; mais on a lieu de croire que les maîtres élémentaires, non plus que les copistes, ne manquaient point, lorsque, Chilpéric ayant voulu enrichir l’alphabet de quatre lettres, l’histoire ajoute que, par un rescrit adressé à toutes les cités du royaume, il ordonna que les enfants apprissent à lire, et que les livres anciens fussent passées à la pierre ponce, et recopiés selon l’orthographe nouvelle[1].

  1. Gregorius Turonensis, Hist. Praefatio : « Vae diebus nostris, quia periit studium litterarum !» Cf.lib. V : « Tempus illud, quod Dominus de dolorum praedixit initio, jam videmus. » Lib X, 31 : « Quod-si te, sacerdos Dei, quicumque es, Martianus noster septem disciplinis crudiit, id est si te in grammaticis docuit legere, in dialeticis altercationum propositiones advertere, in rhetoricis genera metrorum agnoscere, in geometricis terrarum linearumque mensuras colligere, in astrologieis cursus siderum contemplari, in arithmeticis numerorum partes colligere, in harmoniis sonorum modulationes suavium accentuum carminibus concrepare. » On est moins étonné de la popularité de Martianus Capella dans les écoles de la Gaule, quand on se souvient que le rhéteur Métier Félix, qui enseignait à Clermont, s’étant trouvé à Rome en 534, y corrigea de sa main un exemplaire des Noces de Mercure et de la Philologie. Voyez Tillemont, Empereurs t. V, p. 665, et