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oraisons, non plus que notre jeune frère Isidore, que nos parents nous ont légué, retournant au Seigneur avec joie et sans crainte pour ce dernier fils, puisqu’ils le laissaient à la garde de Dieu, d’une sœur et de deux frères. » En effet, tant de soins ne furent pas perdus. Isidore grandit en savoir et en sainteté, devint le successeur de son frère au siège épiscopal de Séville, la lumière de l’Espagne, et un des plus grands serviteurs de la science dans un temps où il était méritoire de la servir[1].

En écartant les nombreux écrits d’lsidore de Séville qui touchent à tous les points des connaissances humaines, ses livres Sur la nature des choses, celui De la Propriété du discours, la vie des Pères, la Chronique des rois visigoths il faut bien s’arrêter a son traité des Origines. Au premier abord, l’auteur n’y semble occupé que des mots, des étymologies souvent détestables dont Platon, Varron, les grammairiens et les jurisconsultes romains ont prodigué les exemples. Mais il ne peut s’engager dans la définition des mots sans se mettre à la poursuite des idées, sans pénétrer jusqu’au fond de chaque science, sans se trouver sur les

  1. Nicolas Antonio, Biblioth. Hisp. Vetus Epist. S Leandri ad Florentinam  : « Postremo te, carissimam germanam, quaeso ut mei orando memineris, nec junioris fratris Isidori obliviscaris quem quia sub Dei tuitione et tribus germanis superstitibus parentes retiquerunt communes, laeti, et de hujus nihil reformidantes infantia, ad Dominum migraverunt. »