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que, cette année, Narsès et Totila se disputaient encore l’Italie en feu, que Rome n’avait pas fermé les brèches de ses murailles, et qu’en présence de ces ruines irréparables le poëte chrétien lui promettait une autre grandeur, et terminait son livre par ces beaux vers, où il célébrait la rencontre de Pierre et de Paul dans la ville éternelle : « Alors, dit-il, Pierre se leva pour être le chef de l’Église ; Rome porta plus haut sa tête couronnée de tours,pour se faire voir aux extrémités du monde. Les grandes choses se conviennent : il faut que ces deux souverainetés fondées de Dieu dominent toute la terre, et l’honneur de la ville veut que l’univers croie. »

Urbis cogit honor subjectus ut audiat orbis.

Ainsi cette ville, instruite aux sévères leçons du malheur, ne pouvait se sevrer ni de l’ivresse des lettres ni de l’ivresse de la gloire, et prétendait, rester la maîtresse des nations. Il se trouva qu’elle ne s’était point trompée, et que, dans un siècle si dur pour elle, deux hommes se présentèrent, capables de soutenir son vieux nom et de continuer l’éducation de l’Occident[1]

  1. Enodii Opera. Declamatioin eum quiprœmii nomine vestalis virginis nuptias postulavit. Verba Thetidis, quum Achillem videret extinctum. Dictio in dedicatione auditorii, etc. Cf. Ampère,Histoire littérairet.II, cap VII. Sur le poëme d’Arator et la lecture publique qui s’en fit, Mazzucheli, Script. Italic I, p 2, p. 953, et Tiraboschi,Storia della Letteratura italiana,t V, lib I, cap III.