Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

suivaient s’établit dans ce beau pays. Nulle part la conquête du sol ne fut plus complète ; les bandes germaniques y effacèrent jusqu’au souvenir des populations primitives si difficilement soumises par les Romains, et en firent deux provinces allemandes, l’Autriche et. la Bavière. Nulle part la conquête des âmes ne fut plus laborieuse, .ni la lutte plus soutenue entre l’orthodoxie, maîtresse des villes romaines, et les croyances des barbares attachés au paganisme de leurs pères, ou gagnés par l’arianisme de leurs voisins. Un seul document contemporain éclaire l’histoire de la Germanie méridionale à une époque si décisive c’est la vie de saint Severin par son disciple Eugippius, à laquelle il faut s’arrêter, à cause du jour inattendu qu’elle jette sur les peuplés et les chefs barbares qui précipitèrent la chute du dernier empereur d’Occident [1].

La mort d’Attila avait laissé le désordre parmi les nations qu’entraînait sa fortune. Des restes de cette formidable armée, trois corps principaux occupaient le Norique les Hugiens sur le Danube, entre Lauriacum (Lorch) et Faviana, qui fut Vienne

  1. Bolland., Acta SS. 8 Januar.Pez, Script. rer. Austr., I, p 96.Hansitz, German. Sacra, I, 69. Aucun doute ne peut s’élever sur l’authenticité de cette Vie, dont l’auteur est connu et cité par Isidore de Séville, de Vir. illust. ca. XIII. Honor. Augustodun., de Luminar. eccles., 13. L’un des traits les plus frappants de la vie de saint Severin, son entrevue avec Odoacre, se trouve aussi dans l’Anonyme de Valois. Cf : Rettberg, Kirchengeschichte, I, 227. Muchar,Noricum II.