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l’Église dans ses droits. Il l’aima, il voulut achever en quelque sorte son éducation religieuse, politique, littéraire, en lui donnant des maîtres consommés dans les lettres humaines, et en lui remettant, de sa main, le livre des saints canons. Sur la première page, il avait exprimé ses espérances et celles de la chrétienté dans une épître en vers, où il saluait « le défenseur de l’Église, le vainqueur des Lombards et des Hérules, destiné à fouler aux pieds les nations ennemies. L’évêque du Christ, Adrien, lui prédisait de longs triomphes ; car la droite de Dieu était sur lui, les apôtres Pierre et Paul lui donnaient l’épée victorieuse, et combattaient à ses côtés. Charles quitta Rome, mais le souvenir qu’il laissa ne quitta plus le cœur du souverain pontife ; et la secrète pensée d’Adrien, qui inspire toute sa correspondance, se manifeste sans détour dans une lettre datée de 775:« Comme au temps du bienheureux Silvestre, la sainte Eglise de Dieu, catholique, apostolique, romaine, a été élevée et exaltée par la munificence du très-pieux empereur Constantin le Grand, d’heureuse mémoire, qui l’a rendue puissante dans ce pays d’Italie ainsi, en ces temps heureux, qui sont les vôtres et les miens, l’Église de Dieu et de saint Pierre sera élevée plus haut que jamais, afin que les nations qui auront vu ces choses s’écrient « Seigneur, sauvez le roi, et exaucez-nous au jour où nous vous invoquerons car voici qu’un nou-