Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/387

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dieu m’est témoin que j’ai fait recevoir vos lettres et vos images par les rois d’Occident, vous comblant de louanges pour vous assurer leur paix. Maintenant ils ont su que vous aviez fait briser l’image du Sauveur, mettre à mort je ne sais combien de femmes, en présence de tant d'étrangers, Romains, Francs et Vandales, Goths et Africains ! Et voilà que vous pensez nous effrayer,et vous dites: « J’enverrai à Rome, je briserai l’image de saint Pierre et j’enlèverai Grégoire chargé de fers, comme Constant mon prédécesseur fit enlever Martin. » Cependant vous devez savoir et tenir pour certain que les pontifes sont à Rome comme un mur inébranlable, comme un double rempart, comme des arbitres de paix, et des modérateurs entre l’Orient et l’Occident. Plût à Dieu qu’il nous fût donne de marcher dans la même voie que le pape Martin, encore que, pour l’amour de notre peuple, nous voulions bien vivre et survivre, puisque tout l’Occident aies yeux sur notre bassesse, et sur celui dont vous menacez de renverser l’image, c’est-à-dire saint Pierre! Essayez, et vous verrez tous les Occidentaux prêts a venger les injures dont vous affligez l’Orient. Une seule chose nous contriste c’est qu’au moment où les barbares adoucissent leurs mœurs, vous, prince d’un peuple policé, vous retourniez à la barbarie[1]

  1. Anastas. bibliothecar.,In Gregorio II Cf. Paul Diac., De