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CHAPITRE VIII.
L’ÉTAT.


Les origines de la monarchie.

Après avoir assisté à l’affranchissement des nations que l’Église arrachait à la servitude du paganisme, il reste à savoir quel usage elles firent de leur liberté quelle société sortit de ces camps germaniques jetés sur les ruines de l’empire romain ; à quelles conditions le vieil orgueil barbare consentit à obéir ; et comment on suit, jusque dans les derniers détails des lois salique, bavaroise, saxonne, l’ascendant de l’autorité qui l’emporte, et le déclin de l’esprit d’indépendance qui ne périra pas. Mais il n’est pas de mon dessein d’embrasser des questions si vastes, et de m’engager dans les difficultés du droit civil des Germains, où, d’ailleurs, tant de grands esprits ont porté le flambeau. Je m’attache à un point de droit public, sur lequel je pense rassembler des lumières jusqu’ici dispersées. Il s’agit d’éclairer les origines de la monarchie, c’est-à-dire du seul pouvoir politique qui occupe la scène d’un bout à l’autre des siècles où s’arrêtent mes recher-