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chanté des chansons~ diaboliques sur les sépultures des trépassés ?. B Suit l’examen des huit péchés capitaux[1] Cette confession du barbare fait voir ce qu’il faut penser des temps héroïques de la Germanie et de la pureté de cette race vierge, dont le christianisme, dit-on, vint si fâcheusement arrêter l’essor ; ou plutôt on voit à quelles mœurs il avait affaire, et de quelles ruines il fallait tirer des âmes immortelles. C’était déjà un prodige que d’avoir mis la main sur ces hommes farouches qui ne connaissaient d’autre juge que l’épée, et de les avoir réduits à se trahir eux-mêmes, à se livrer, à se mettre à la merci d’un tribunal. Mais l’autorité de l’Église, une fois saisie, ne relâchait pas sitôt ses justiciables ; elle les faisait passer par les degrés de la pénitence. Le meurtrier, séparé pendant quarante jours du commerce des chrétiens, pieds nus, sans linge, sans autre nourriture que le pain et le sel, demeurait ensuite trois ans dans le jeûne et l’abstinence, privé des droits de porter les armes, pendant quatre ans ; encore il jeûnait trois quarantaines au bout de la septième année, on le

  1. Libellus de ecclesiasticis disciplinis, collectus ex jussu domini Rathbodi, Trevericae urbis episcopi, a Reginone, quondam abbate Prumiensis monasterii. Art. 300, 0rdo ad dandam poenitentiam’ « Pœnitentem affectuose alloqui debet sacerdos his verbis  : « Frater, noli erubescere tua peccata confiteri, » etc. Les huit péchés capitaux, selon la nomenclature des anciens moralistes sont  : Superbia, vana gloria, invidia, ira, tristitia, avaritia, ventris ingluvies, Injuria. » Cf. deux formules de confession en langue tudesque, publiées par Noth, Denkmoeler der deutschen Sprache, 33 et 35.