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aux cieux, tu y résides si je descends aux enfers, je t’y trouve présent. Si je m’enfonce dans les ténèbres, tu m’y découvres : je sais que ta nuit peut devenir aussi brillante que notre jour. Dès le matin, je prends mes ailes je vole aux extrémités de la mer. Il n’est pas de lieu où ta main ne m’atteigne[1]. » Quand le guerrier germain, au sortir du meurtre ou de l’orgie, cheminant à travers les bois où il se croyait seul, entendait dans le lointain ces paroles chantées par quelque pieux voyageur, croyez-vous qu’il pût s’empêcher de frémir, et résister toujours à l’image de cette main divine étendue sur sa tête, jusqu’à ce qu’elle le jetât repentant aux pieds d’un prêtre qui l’attendait ? Tout était prévu pour le recevoir. Les formules de confession, rédigées

  1. Fragment imité du 158e psaume, texte du neuvième siècle, dans les Fundgrubende Hoffmann :

    Wellet ir gihoren
    Daviden den guoton,
    Den sinen touginon sin ?
    Er gruoste sinen trohtin.
    Ne megih in gidanchun
    Fore dir givanehon !
    Du irchennist allo stiga
    Se varot so ih ginigo.
    far ih uf ze himile,
    Dar pistu mit herie.
    Ist ze ello min fart,
    Dar pistu geginvart.
    Ne megih in nohhein lant
    Nupe mih hapet tin hant.

    Je trouve aussi dans Hoffmann une traduction rimée de la parabole de la Samaritaine, et dans Wackernagel (Deutsches Lesebuch) un chant sur le jugement dernier.