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ces , celui qui habite l’intérieur des terres, et celui des frontières, fier de se montrer couvert du cuir de ses nombreux troupeaux.-Dans ces con«  trées silencieuses de l’univers, les barbares ont appris à louer le Christ avec la fidélité d’un cœur romain, et à mener en paix une chaste vie »[1]. Ainsi le christianisme aima de bonne heure les barbares, et les servit avant qu’ils fussent devenus maîtres du monde. Ils s’en souvinrent dans leur victoire. Quand Alaric, en 4JO, saccagea Rome, un de ses guerriers qui avait forcé la demeure d’une vierge avancée en âge y trouva des vases d’or et d’argent. Mais ta chrétienne lui déclara qu’ils appartenaient au trésor de l’apôtre saint Pierre ; et’ le barbare, retirant la main, envoya demander au roi ce qu’il devait faire de cet argent et de cet or. Alaric commanda que les vases fussent reconduits avec respect dans la basilique du Vatican. Les barbares les portèrent un à un sur leurs têtes, tandis que d’autres les environnaient l’épée nue. La trompette pacifique retentit ; les Romains sortirent ras-

  1. S. Hieronym., Quaest. hebraic. in Genes. et Epistol. 2 « Getarum rutilus et flavus exercitus ecclesiarum circumfert tentoria.» S. J. Chrysost., Epist. 69. Saint Paulin, carmen 30 :

    Ibis illabens pelago jacenti,
    Et rate armata titulo salutis,
    Victor antenna crucis ibis, undis
    Tutus et austris.
    Navitae laeti solitum celeusma
    Concinent versis modulis in hymnos,
    Et piis ducent comites in aequor
    Vocibus auras, etc.