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Massacre de Verden. 782.

Deux ans s’écoulèrent. En 782, les Slaves sorabes envahirent l’Allemagne sur plusieurs points. A la faveur du tumulte, Wittikind, qui, du fond dé son asile, entretenait le ressentiment des Saxons, reparut chez eux. Ils se souvinrent de leurs anciens dieux, de leur vieille indépendance, et ils reprirent leurs longs couteaux. Les troupes franques, mal commandées, furent défaites dans la vallée du Soleil (Suntal), au bord du Weser. Deux missi dominici, quatre comtes, vingt seigneurs et la moitié des soldats périrent dans la mêlée. En même temps les missionnaires furent chassés ou mis à mort, les chrétiens persécutés, et les ravages s’étendirent encore une fois jusqu’au Rhin. La longanimité de Charlemagne était à son terme ; il agit en juge, et ,traita les vaincus en rebelles. Une assemblée fut convoquée à Verden sur l’Aller, à. l’effet d’informer sur les causes de la révolte. Les nobles Saxons s’y rendirent, accusèrent Wittikind coutumace, et livrèrent ses complices, au nombre de quatre mille cinq cents. Dix ans de combats avaient irrité les esprits. On considérait les serments quatre fois violés, tant de villes dont les ruines fumaient.encore, tant de chrétiens égorgés sans défense ; on connaissait les fureurs de ces barbares, leur passion du sang, leurs sacrifices humains. Les coupables

    les évêques établis par Charlemagne. Le pieux abbé de Fulde était mort l’année précédente à Éresburg, ’entre les mains d’un médecin du roi, dont le moine biographe se plaint fort.