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les vicissitudes sous les règnes obscurs des derniers Mérovingiens. Charles Martel la reprit avec vigueur, Pépin le Bref la continua il crut l’avoir achevée, quand les Westphaliens, deux fois vaincus, consentirent à envoyer chaque année leurs députés à l’assemblée des Francs, avec un tribut de trois cents chevaux. Les traités, bientôt mis en oubli, ne préjudiciaient pas l’indépendance de la confédération saxonne. Couverte par trois fleuves, l’Ems, le Weser, et l’Elbe ; appuyée à l’ouest sur les Frisons, opiniâtres dans l’idolâtrie, elle avait derrière elle les peuples du Danemark, de la Suède et de la Norwége. Ces barbares, issus d’une même origine, unis par l’analogie des croyances et par le rapport des langues, formaient une Germanie païenne, immobile encore sur son territoire et dans ses mœurs[1].

La Germanie chrétienne.

D’un autre côté, se constituait la Germanie chrétienne. Quatre évêchés couvraient la Franconie, la Hesse et la Thuringe c’était le cœur du pays. Derrière cette première ligne, les Bavarois, les Alemans et les Francs occupaient les provinces romaines, dont ils avaient renouvelé la population. Au delà, venaient encore les Anglo-Saxons de Grande-Bretagne, les Visigoths dans les Asturies ; les Lombards au pied des Alpes toute une Germanie émigrée, convertie, policée, au milieu des

  1. Gregorius Turonensis, IV, 10, 14. Gesta Dagoberti, 14. Continuât. ad Fredegar. 110