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La même cause rendait la nation puissante et le paganisme tenace. Le paganisme germanique s’attachait au sol, en divinisant les forêts, les neuves, et les forces cachées qui faisaient.lever les moissons ; en mettant un esprit familier sous chaque toit, un génie protecteur auprès des trésors enfouis. Les peuples émigrés rompirent ce premier lien. Leurs instincts religieux, désorientés pour ainsi dire sous un ciel nouveau, ne savaient plus où se reposer. S’ils portaient avec eux leurs idoles sur leurs chariots, ils pouvaient les oublier ou les brûler un jour. Quand donc ils trouvèrent sur leur chemin un culte dominant, ils durent tôt ou tard en subir la loi ainsi se détermina la conversion des Goths et des Francs. Mais les Saxons vivaient au milieu des tombeaux de leurs pères ils ne pouvaient oublier ces divinités sédentaires qui habitaient leurs bois, et qui donnaient à chaque lieu connu un nom et un souvenir. Leurs navigations les ramenaient souvent sur les côtes de Scandinavie, d’où les généalogies anciennes les faisaient descendre. Ils y trouvaient leurs croyances nationales sous une forme plus savante et sous la garde d’un sacerdoce respecté le pirate, de retour, échauffait les jeunes gens de sa tribu au récit des sacrifices humains

    collecti in media Saxonia, secus flumen Vesaram, et locum Marklo nuncupatum, exercebant generale concilium. » Wittikind : Vestiti erant sagis et armati longis lanceis, et subnixi stabant parvis scutis, habenteset renibus cuttellos magnos. Signum leonis atque draconus, et desuper aquilae volantis. »