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qu’on ne pense quand les disciples de saint Théodore de Cantorbéry occupaient toutes les chaires. Peut-être le grammairien se trahit-il plus qu’il ne faut, quand il doute de la— validité du sacrement conféré par un prêtre qui baptisait in nomine Patria et Filia. Mais, lorsqu’il félicite le pape Zacharie de son joyeux avènement, on aime à le voir trouver sous sa plume d’élégants hexamètres, et prouver qu’à soixante ans il se souvient des jeux classiques de sa jeunesse. On ne sait pas assez à quel point le démon des vers latins possédait ces Anglo-Saxons, hommes et femmes, derrière les murs des cloîtres comme dans les périls de l’apostolat. Une parente de saint Boniface lui écrivait la lettre suivante, qu’il faut citer pour pénétrer dans les mœurs de cette société mal connue, et pour surprendre tout ce qui s’y cachait de tendresse de cœur et de culture d’esprit « Au très-révérend seigneur et évoque Boniface. très-aimé dans le Christ, sa parente Leobgytha, la dernière des servantes de Dieu, santé et salut éternel. Je conjure Votre Clémence de daigner se souvenir de l’amitié qui vous unit jadis à mon père, qui se nommait Tinne, habitant du Wessex, et qui a quitté ce monde il y a huit ans, en sorte que vous vouliez bien prier pour le repos de son âme. Je vous recommande aussi ma mère Ebbe, votre parente, comme. vous le savez mieux que moi, qui vit encore dans une grande peine, et depuis longtemps accablée d’infirmités.