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le second vint en armes défier le meurtrier de son père, le tua d’un coup d’épée, et-retourna sans remords au service de l’autel. De semblables chefs n’étaient pas faits pour contenir le clergé le désordre ne trouva plus de résistance. Les derniers vestiges de la réforme accomplie par saint Colomban s’effacèrent et, s’il en faut croire Hincmar, le christianisme sembla un moment aboli, et, dans les provinces orientales, les idoles furent restaurées.

D’un autre côté, les hérésies grecques, propagées au midi de la Germanie par les Goths et les Hérules, renaissaient de leurs cendres. L’arianisme reparaissait dans la Bavière des religieux africains y avaient porté les doctrines manichéennes. On y trouvait des évêques sans siège, des prêtres sans mission, des serfs tonsures échappés des manoirs de leurs maîtres, des clercs adultères qui sortaient de leurs orgies avinés et chancelants, pour aller lire l’Évangile au peuple. D’autres immolaient des taureaux et des boucs au dieu Thor, et venaient ensuite baptiser les enfants, on ne sait au nom de quelle divinité. Un Irlandais, nommé Clémente parcourait les bords du Rhin, traînant à sa suite une concubine, prêchant l’erreur, s’élevant contre là doctrine des Pères et contre les traditions de l’Église. Un autre hérétique, nommé Aldebert, faisait lire devant lui une lettre du Christ apportée par les anges, se vantait de ses miracles, distri-