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Colonies anglo-saxonnes appelées par S. Boniface.

Alors Boniface tourna ses espérances vers ses frères d’Angleterre il écrivit aux évéques, aux’ abbés, aux saintes femmes qui gouvernaient des monastères ; il leur confiait sa détresse, l’insuffisance de ses prêtres, les sollicitudes de sa responsabilité épiscopale. « Pour celui qui fut appelé au ministère de la parole, disait-il, c’est peu de vivre saintement s’il rougit ou s’il craint de poursuivre les hommes égares, il périra avec ceux qui périssent par son silence : » Il sollicitait donc leur secours il demandait des ornemènts sacerdotaux, des cloches, principalement des livres. On devait chercher pour lui, dans tes archives des couvents, les Questions de saint Augustin de Cantorbéry, apôtre des Anglo-Saxons, avec les réponses de saint Grégoire le Grand, les Passions des martyrs, les commentaires des Pères sur saint Paul, et un volume contenant six prophètes, d’une écriture nette et sans abréviations ni liaisons, comme il le fallait « pour le soulagement de ses vieux yeux». L’abbesse Eadburg était priée de lui faire transcrire les Épîtres de saint Pierre en lettres d’or, « afin d’honorer les saintes Ecritures devant les regards charnels des païens[1]. » Surtout il implorait de nouveaux ouvriers pour la moisson blan-

  1. Willihald, 8. Othlon, I, 25,24, 25. Epist Bonifacii, 22. Danieli, 37 ; Cuthberto, 38 et 42. Egberto, 39. Pechthelmo, 40. Nothelmo, 17,18, 19, 20.Eadburgae « Mihi cum auro conscribas epistolas domini mei S. Petri apostoli, ad honorem et reverentiam sanctarum Scripturarum ante. oculos carnalium preedicando. »