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et d’homicides élevés aux saints ordres, de faux docteurs qui, à l’exemple des manichéens, défendent les viandes permises. Alors il se souvient des monastères de Bretagne, de ce peuple de saints, où sa jeunesse trouvait tant de lumières et de consolations. Il écrit à son ancien évêque Daniel, « selon cette habitude des hommes quand ils sont dans la peine, de chercher des adoucissements et des conseils auprès de ceux dont ils connaissent la sagesse et l’amitié. » Daniel lui répond ; il l’encourage par le souvenir des apôtres et des martyrs il l’engage chercher.au-dessus des princes de la terre le seul appui qui ne le trahira point. Surtout il lui prodigue les conseils de sa vieille expérience pour la conversion des païens, dans une lettre qu’il faut citer pour y voir la suite de cette politique de saint Grégoire, dont l’Eglise anglo-saxonne avait conservé la tradition[1]·

La controverse avec les païens

« Vous ne devez point, écrivait-il, vous élever contre les généalogies de leurs faux dieux. Laissez-les répéter devant vous que leurs dieux naquirent les uns des autres, par l’embrassement

  1. Willibald, 8. Othlon, I, 23. Carolus episcopis, ducibus, etc... Bonifacius Danieli :« Nam sine patrocinio principis Francorum, nec populum regere, nec presbytères vel diaconos, monachos vel ancillas Dei, defendere possum, nec ipsos paganorum ritus et sacrilegia idolorum in Germania, sine illius mandato et timore prohibere valeo. » Rettberg, p. 345, a fait remarquer combien Boniface trouva peu d’appui auprès de Charles Martel. Vita S. Gregorii Trajectensis, ap. Mabillon, in ; pars 2, 294 « Ipsi soli coeperunt contradicare et blasphemarè quantum potuerunt. Quia peregrinus esset....» (1).