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sur le chemin de Rome, et les poétiques légendes des monastères gallois y font voir toutes les observances et toutes les croyances des peuples catholiques. La papauté se tenait si sûre de la foi des Bretons, que les instructions d’Augustin lui soumettaient, en sa qualité d’archevêque métropolitain, non-seulement les évêques qu’il instituerait, mais ceux qu’il trouverait en Bretagne. Les envoyés de Rome avaient dit compter là, comme ailleurs, sur le concours des vaincus pour civiliser les conquérants des vieux chrétiens, pour évangéliser les infidèles. Leur correspondance atteste la vénération qu’ils portaient d’avance à cette Église galloise, dont ils avaient entendu vanter la fidélité, dont les sept évèchés, les vingt-cinq abbayes, habitées, disait-on, par des peuples de saints, leur promettaient une armée de missionnaires[1].

  1. Varin, de la Répugnance des Bretons à reconnaître la suprématie de Rome. C’est un chapitre détaché des savantes études que M. Varin a communiquées à l’Académie des inscriptions, et dont la publication promet de jeter un jour nouveau sur les origines des Églises britanniques.– La lettre des trois compagnons d’Augustin sur les dispositions du clergé breton est rapportée dans Labbe,Concil., edit. Venet., t. VI, et dans Userius, de Primordiis, etc., p. 486. Sur les croyances, et les pratiques de l’Église bretonne, le témoignage de Gildas est si formel, que M. Wright (Biographia Britannica, t. 1, a cru devoir le décliner en niant l’existence de Gildas, et en regardant ses ouvrages comme l’œuvre de quelque moine anglo-saxon du septième siècle. Mais toute la saine critique est contraire à l’opinion de Wright, et le savant Lappenberg (Geschichte der Angelsachsen, XXXIII, 135) ne la partage pas. Williams, Ecclesiastical antiquites of the Cymry, p. 127. Un poème du barde Tyssilio, publié dans l’Archéologie de Myvyr, t. I. p. 162, prouve que les veilles sacrées, le chant des heures canoniales, la