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de sa mort prochaine ; et, allant trouver Ehrentrud, sa parente : « Ma sœur, lui dit-il, j’ai voulu vous « parler en secret. Voici que Dieu vient de m’avertir de mon passage, et maintenant je vous demande, ma sœur, de prier pour mon âme.» La vierge fondit en larmes et répondit : « Seigneur, s’il en est comme vous le dites, il me vaut mieux mourir avant vous.» L’évéque lui répondit : «Gardez-vous, ma sœur bien-aimée, de désirer votre départ de ce monde avant le temps ; car c’est un grand péché. » Alors Ehrentrud se jeta aux pieds de l’évêque : «  Monseigneur et mon père, dit-elle, souvenez-vous que vous m’avez fait sortir de ma patrie, et que vous me laissez maintenant seule et orpheline. Je ne vous demande qu’une chose c’est que si je ne puis m’en aller avant vous, j’obtienne, par votre intercession, de vous suivre de près.» Rupert le lui promit ; et, après s’être longtemps entretenus de la vie éternelle, ils se firent les derniers adieux avec beaucoup de douleur. Le jour de la Résurrection, après que Rupert eut célébré et béni le peuple, il se prosterna en oraison, et mourut. Quelque temps après, comme Ehrentrud avait beaucoup prié pour le repos de l’âme de son parent. ; elle entendit durant la nuit une voix qui l’appelait, et, étant tombée malade, elle passa au Seigneur[1] .

  1. Mabillon, Acta SS O.S.B. , saec 3.Vita S Ruperti.Le biographe de S Rupert ne donne pas d'autre date de son récit que