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que le choix du clergé et du peuple vint l’arracher de son désert pour le faire asseoir sur le siége épiscopal de Constance. Il descendit donc à Constance, et parut dans l’assemblée, mais pour y refuser l’épiscopat ; et, ayant fait élire à sa place Jean son disciple, il prononça, en le présentant au peuple, un discours qui nous est resté. Il y embrasse tout l’ensemble de la doctrine chrétienne, partant de Dieu et de la création pour descendre le cours des temps, expliquant l’économie de la chute et de la rédemption, la mission des apôtres et la vocation des gentils, et faisant servir toute l’histoire de l’humanité comme d’introduction à son apostolat auprès de ces pauvres gens, de ces chasseurs et de ces pâtres, réunis, pour l’entendre, sur les ruines d’une bourgade romaine. « C’est pourquoi, dit-il, nous vous supplions au nom du Christ de vivre comme il convient à des chrétiens, évitant la concupiscence, l’ivresse qui prive l’homme de sa raison, la fornication qui le souille, l’avarice qui est une idolâtrie, l’emportement de la colère, les nuages de la mauvaise tristesse ; mais soyez miséricordieux les uns pour les autres, vous pardonnant comme Dieu vous a pardonné. Ayez soin de racheter vos péchés passés par la pénitence et par l’aumône, et de prévenir les péchés futurs avec l’ordre de Dieu, sachant que le jour du jugement approche, et que l’heure de la mort est incertaine. » On reconnaît dans le texte latin qui