Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/12

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

grandeur des intérêts qu’ils voyaient engagés ne leur laissa plus de repos. L’esprit humain, qu’on pouvait croire épuisé, retrouva ses forces dans les disputes du quatrième siècle, qui donnèrent à la littérature sacrée ses plus beaux génies et ses plus grands caractères. Les conciles où s’agitèrent tant de questions de métaphysique, d’exégèse, de droit canonique, furent autant d’écoles destinées à commencer l’éducation publique des peuples modernes. Les Églises de Germanie, n’y manquèrent point. Théophile, métropolitain des Goths, siégeait à Nicée. Plus tard, quand la foi de Nicée sembla périr par une conjuration d’eunuques et de sophistes, Maximin de Trèves pressa la convocation du concile de Sardiques (547), qui la sauva ; plusieurs évêques des provinces du Danube y parurent, et Euphratas de Cologne fut l’un des deux députés chargés de porter à l’empereur Constance les décrets de l’assemblée. Servatius de Tongres soutint le courage des orthodoxes à Rimini (559). Maxime de Laybach (Aemona) et Marcus de Pettau souscrivirent aux actes d’Aquilée (581). Un peu auparavant, Paulin de Trèves, successeur de Maximin, refusait designer la condamnation de saint Athanase au conciliabule d’Arles (353), et allait mourir banni au fond de la Phrygie. Mais ces glorieux exils trompaient les espérances de l’hérésie et la politique des empereurs les plus lointaines chrétientés se visitaient par leurs confesseurs, et s’animaient à persévérer