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morts, la confession, le jeûne et l’abstinence. Les dissidences se réduisent à trois points : la forme de la tonsure, les cérémonies accessoires du baptême, et l’époque où il fallait célébrer la fête de Pâques ; ces dissentiments si faibles s’effacent quand les Pères du concile de Lene, tenu en 630, « ayant recouru, disent-ils, à la capitale des villes chrétiennes comme des fils à leur mère,  » se conforment à l’usage universel de la chrétienté[1]. Les communautés religieuses d’Irlande n’étaient donc pas les gardiennes jalouses de je ne sais quel christia-

  1. Le principal auteur de l’hypothèse d’une ancienne Église protestante-chez les Celtes est Usher, on Religion of ancient Ir. and Brit. Reprise par Hugues, Horae britannicae ca’, elle a passé chez plusieurs écrivains français et allemands, notamment M. Augustin Thierry, Histoire de la conquête d’Angleterre, et M. Rettberg, Kirchengeschichte, t.1, p. 317. Elle est complétement détruite par Lanigan, Ecclesiastical History, t. III ; Moore, History of Ireland, chap. XI, et par un savant travail de M. Varin, publié dans le Journal général de l’instruction publique du 25 mars 1846. Les preuves innombrables de l’orthodoxie des Irlandais sur tous-les points contestés sont dans les Vies des Saints, surtout dans celle de S. Colomba, apud Basnage, Thesaurus monument., t.I, où l’on trouve l’autorité des évêques et la distinction des ordres, la présence réelle, l’intercession des saints, la prière pour les morts. Colomba, abbé de Hy, est précisément le patriarche de ces Culdées dont on a célébré si fort l’indépendance et l’aversion pour les innovations romaines. Ajoutez le traité de S. Cummian sur la célébration de la Pàque, et la lettre des Pères du concile de Lene, apud Usher, Epistol. Hibernic. Sylloge n°11. Un missel irlandais trouvé à Bobbio, et mentionné par O’Connor dans les Rerum hibernic. Scrip., epist. nuncup. CXXXVIII, contient une messe pro defunctis. Un seul point reste acquis à nos adversaires : c’est que l’Église romaine toléra quelque temps chez les Bretons et les Irlandais l’ordination des hommes mariés, comme elle la tolère encore chez les catholiques des rites orientaux. Milner, Inquiry into certain vulgar opinions, letter 14 . Synodus Patricii, can. 6, ap. Wilkins, Concil. Brit., 1, 2.