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Sienne, dans.un procès qui commença en 752, cite plusieurs dispositions du Digeste et du Code[1]. De pareils arguments voulaient être débattus par des gens du métier, et je ne m’étonne plus de voir au tribunal les parties accompagnées d’un avocat. Dans un plaid de l’an 908 devant les évêques, les comtes et les juges du roi Bérenger, comparaît Guidulfe, abbé de Saint-Ambroise, assisté de son avocat (advocatus) Boniprand. En 1108, au plaid de Teramo, l’avocat (causidius) d’une église dépouillée par violence intente pour elle cinq actions, aux termes du droit romain[2]. Lanfranc, que nous avons vu nourri dès ses premières années dans l’étude des lois, quitta les bancs de l’école pour faire l’étonnement du barreau par l’impétuosité de son éloquence, l’art infini de ses plaidoiries et la sûreté de ses maximes[3]. Ces triomphes oratoires conduisaient à la fortune et aux premiers

  1. Fragmentum libelli contra Senensem episcopum.Apud Muratori, Antiquit. Italic., III, 889.
  2. Placitum Ticinense, apud Muratori, Antiquit. Italic. II, 933 « Ibi eorum venerunt presentia Guidutfus, abba monasterii Sancti Christi, confessoris Ambrosii… et Boniprandus, judex regis… Vero sicut vos, Guidulfus abba et Boniprandus advocatus dixistis.  » Ughelli, t. l, p. 354.Placitum Ticinense « ad haec adversariorum causidicus petiit edi actionem : ecclesiæ causidicus de rchus invasis proponit actiones. »
  3. Milonis Crispini,Vita Lefranci, cap. 5. « Ab annis puerilibus eruditus est in scholis liberalium artium et legum secularium, ad suae morem patriae. Adolescens orator veteranos adversantes in actionibus causarum frequenter revicit, torrente facundiae accurate dicendi. In ipsa aetate sententias depromere sapuit, quas gratanter jurisperiti aut judices vel praetores civitatis acceptabant ».