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glise, lorsqu’elle pénétrait jusqu’au seuil du sanctuaire ? On pouvait assurément chanter l’artifice de Dédale et les malheurs de Thèbes, quand le peintre Orcagna faisait figurer l’Amour avec son flambeau dans le Triomphe de la Mort, et quand le marbre des Trois Grâces, échappé de quelque ciseau grec, trouvait asile dans la bibliothèque de la cathédrale de Sienne.


II. DES ÉCOLES ECCLÉSIASTIQUES.


Cependant le paganisme, capable encore d’égarer les imaginations, de mettre le désordre dans les souvenirs, de troubler l’esprit du grammairien Vilgard ou du tribun Arnauld de Brescia, ne pouvait plus rien sur les consciences qui recélaient la véritable source du génie moderne. Il fallait une foi nouvelle pour les remuer, pour ramener l’inspiration, sanctifier le travail, et faire de l’enseignement non plus un trafic, mais un devoir.

Les écoles des catacombes.

C’est aux catacombes que je trouve les premières écoles du christianisme. C’est à Rome, à l’entrée des souterrains de Sainte-Agnès, avant de pénétrer dans les oratoires où les fidèles seuls étaient admis aux mystères, qu’on voit deux salles nues, sans tombeaux, sans peintures, sans autre indice de leur destination que la chaire du caté-