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Salerne célèbre la prospérité de l’école d’Averse, « devenue l’égale d’Athènes » : il y salue le grammairien Guillaume, porté par son savoir au comble de l’opulence et des honneurs[1] Les moines forçaient la clôture pour aller grossir le cortége de ces docteurs fameux et saint Pierre Damien s’afflige de les voir, « moins curieux de la règle de saint Benoît que des règles de Donatus, se précipiter insolemment dans l’auditoire théâtral des grammairiens, et engager avec les séculiers de bruyants discours[2]. » Les séculiers étudiaient donc ; et, s’il faut un dernier témoignage, je le trouve quand le poète Wippo exhorte l’empereur Henri III à propager en Allemagne les bienfaisantes coutumes de l’Italie. « Ordonne, lui dit-il, que sur la terre des Teutons chaque noble fasse instruire tous ses fils dans les lettres et dans la science des lois, afin qu’au jour où les princes tiendront leurs plaids, produise ses autorités le livre à la main.

  1. Alphani carmina, apud Ughelli, Italia sacra, t.X. Ad Godfrit., episcop. Aversan.

    Aversam, studiis philosophos tuis
    Tu tantum reliquos vincis, ut optimis
    __Dispar non sis Athenis.

    Idem, ad Guillermus grammaticum :

    Cui tot Aversae studiis adauctum
    Oppidum census dedit atque dulcis
    __Culmen honoris

  2. Petrus Damiani de Perfectione monachorum, in capite : de monachis qui grammaticam discere gestiunt : « Quomodo liceat theatralia grammaticorum gymnasia insolenter irrumpere, et velut inter nundinales strepitus vana cum secularibus verba conferre ? »