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barbares. Au moment où l’invasion lombarde descend des Alpes, il semble que ce torrent va tout entraîner : au bout d’un siècle, on s’étonne de retrouver les villes debout et les écoles ouvertes. Vers l’an 700, on voit fleurir, à Pavie, le grammairien Félix, honoré du roi Cunibert, qui lui fit présent d’un bâton enrichi d’or et d’argent. Son neveu Flavien lui succéda, et devint le maître de Paul Diacre. Mais on rapporte de Paul Diacre qu’il fut instruit dans le palais des rois ; et il est permis de conclure qu’il y eut chez les Lombards, comme chez les Anglo-Saxons et chez les Francs, une école du palais où les fils des rois et des grands, entourés d’une élite de jeunes gens studieux, recevaient un enseignement qui les préparait, selon leur vocation, aux devoirs de l’Église ou aux charges de l’État[1]. C’est ainsi qu’Arrichis, prince de Salerne et de Bénévent, avait fait l’honneur de sa race par son savoir et son éloquence, et qu’il fut loué d’avoir embrassé les trois parties de la philosophie ancienne, « la logique, la philosophie, et tout ce qu’enseigne la morale, » Son épouse Adelperga

  1. Paul. Diacon., Historia Langobar. I VI, c. 7. Epitaphium Pauli Diaconi apud Mabillon, Appendix ad volum. II. Annal. Benedictin. N°35/

    Divino instinctu, regalis protinus aula
    Ob decus et lumen patriae te sumpsit alendum.
    Omnia Sophiae cepisti culmina sacrae,
    Rege movente pio Ratchis, penetrare decenter.

    J’ai traité de l’École du palais chez les rois mérovingiens dans mon livre de la Civilisation chrétienne chez les Francs, p. 500.