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couvertes d’inscriptions en vers latins, quand l’Anglo-Saxon Biscop, poussé par le besoin de savoir, fait cinq fois le voyage de Rome, et en revient chargé de livres. Si les Pères du concile de Latran, en 680, s’excusent-de ne point exceller dans la science des rhéteurs, leurs décrets témoignent que le clergé ne pouvait se détacher des spectacles de mimes, derniers restes du théâtre classique. Un fragment que je publie, sans prétendre en fixer la date, mais qui remonte au temps où Rome reconnaissait encore la souveraineté de l’empire d’Orient, décrit la pompe qu’on doit déployer, si l’empereur vient visiter la ville éternelle un chœur-de musiciens le suivra au Capitole, en répétant des chants hébreux, grecs et latins[1]. Plus tard, et lorsqu’on 774 Charlemagne fit à Rome sa première entrée, l’histoire rapporte qu’à la suite de la bannière, des magistrats et des corporations sortis pour le recevoir, venait la foule des écoliers qui étudiaient les lettres, portant des palmes et chantant des hymnes. L’école reparaît, et assurément elle ne pouvait se montrer plus à propos qu’à l’arrivée du grand homme, qui venait fermer les siècles barbares [2].

  1. Beda, Vite Wiremuthensium abbatum. Concilium Lateranense anni 680. Graphia aureae urbis Romae. «Quando autem omnium dominator Capitolium Saturni et Jovis conscendere voluerit, in mutatorio Julii Caesaris purpuram albam accipiat, et omnibus genribus musicorum vallatus, hebraice, graece et latine fausta acclamantibus, Capitolium aureum conscendat. »
  2. Anastasius Bibliothec., in Adriano.