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Syriens à Orléans[1]. Le Syrien Eusèbe achète le siége épiscopal de Paris[2] .

LES TEMPS CARLOVINGIENS. Les Francs trouvèrent à Pavie des habits de soie de toutes couleurs, et des pelleteries étrangères de toutes sortes, que les Vénitiens avaient apportées avec les trésors de l’Orient. L’anecdote rapportée par le moine de Saint-Gall atteste que les parures orientales étaient en usage à la cour de Charlemagne

Un jour de fête, après la messe, Charles emmena à la chasse les grands de sa cour. La journée était froide et pluvieuse. Charles portait un habit de peau de brebis. Les autres grands arrivant de Pavie, où les Vénitiens avaient apporté récemment, des contrées au delà de la mer, toutes les richesses de l’Orient, étaient vêtus, comme dans les jours fériés, d’habits surchargés de peaux d’oiseaux de Phénicie entourées de soie, de plumes naissantes du cou et de la queue.des paons, enrichis de pourpre de Tyr et de franges d’écorce de cèdre. Sur quelques-uns brillaient des étoffes piquées, sur quelques autres des fourrures de loir. C’est dans cet équipage qu’ils parcoururent les bois ; aussi revinrent-ils déchirés par les

  1. Grégoire de Tours, décrivant l’entrée solennelle du roi Gontran à Orléans, dit:« et hinc lingua Syrorum, hinc Latinorum, hinc etiam ipsorum Judœorum in diversis latidibus varie concrepabat. » (Lib. VIII, I.)
  2. Raguomodus quoque Parisiae urbis episcopus obiit. Eusebius quidam negotiator, génère Syrus, datis multis muneribus, in locum ejus subrogatus est.(Greg. Turon, X, 26.)