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de Ravenne et de Byzance : « Faites-moi préparer des palais, parce que j’ai résolu de vous visiter. » Et, entraînant à sa suite ses hordes innombrables, il passa comme un torrent sur la Gaule, perdit la bataille de Châlons, mais ne perdit ni. l’espoir —ni la fureur, et, en 452, traversa les Alpes et parut devant Aquilée. Après une courte résistance, Aquilée, emportée d’assaut, fut vouée à la ruine et à l’extermination. Pavie et Milan eurent le même sort. L’empereur, effrayé, s’était réfugié dans Rome, mais, dans Rome, il ne trouvait plus ni généraux, ni légions ; il n’avait pour toute ressource qu’un petit nombre de conséillers, de sénateurs éloquents, et, heureusement, quelque chose de plus fort, de plus nouveau ce pouvoir qui résidait dans la personne de Léon. Il fut député avec Trygetius, expréfet, de la ville, et Avienus, personnage consulaire, pour arrêter, s’il se pouvait, Attila au passage du Mincio, pour l’arrêter sans fer et sans hommes, parce qu’il n’y avait plus ni fer ni hommes, pour l’arrêter par la parole. Et, en effet, cette entrevue n’a pas eu d’historiens : il n’entrait ni dans le génie ni dans le devoir de Léon le Grand de nous raconter sa victoire, ni dans le goût de Trygetius et d’Avienus de nous avouer leur impuissance. Une seule chose est assurée, c’est qu’après un entretien d’Attila et de Léon, Attila se retira, traversa les Alpes, retourna en Pannonie, où il mourut l’année d’après. Des récits divers s’attachèrent à cet événement