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révolutions de l’esprit humain. C’est ce que fait Augustin en examinant les principes et les transformations du paganisme. Suivant alors Varrôn dans ses trois théologies poétique, civile et physique, il confond toute tentative pour sauver les faux dieux par l’allégorie ; car tout l’effort de l’allégorie ne justifie pas un symbolisme obscène et sanguinaire. Parmi les philosophes, Socrate, Platon, les néo-platoniciens, ont entrevu la vérité, mais ils ne l’ont pas glorfiée. Ils ont réhabilité la pluralité des dieux, la théurgie, la magie toutes les erreurs ont trouvé des sectateurs dans les disciples de l’école d’Alexandrie qui, vaincus enfin par le sentiment de leur impuissance, ont avoué avec Porphyre « qu’aucune secte n’avait encore trouvé la voie universelle de la délivrance des âmes. » Après avoir établi l’impuissance du paganisme, il est temps d’exposer la philosophie nouvelle que le christianisme porte dans l’histoire. Dieu veut des êtres intelligents, il les veut en société, il les veut bons, mais il en prévoit ; de mauvais. Il ne les —fait pas mauvais, mais il les souffre. Il ne les souffrirait pas s’ils ne servaient à l’utilité des bons et à faire de l’ordre du monde comme un poëme où le contraste produit la beauté. De là deux cités. « Deux cités ont été bâties par deux amours : la cité de la terre par l’amour de soi poussé jusqu’au mépris de Dieu, la cité du ciel par l’amour de Dieu poussé jusqu’au