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à l’époque choisie par les Juifs, le quatorzième jour, au lieu de la célébrer, comme les autres, le premier dimanche après le jour de la résurrection ; le pape Victor interdit et excommunie les églises d’Asie. Plus tard, les Africains, saint Cyprien à leur tête, décident que le baptême donné par les hérétiques n’est pas valide et qu’il faut le renouveler ; Rome décide, au contraire, que le baptême conféré par les hérétiques avec les cérémonies voulues est valide et qu’il ne faut pas le renouveler : elle excommunie les églises d’Afrique qui se soumettent. Plus tard encore, Denys d’Alexandrie, combattant l’hérésie de Sabelliùs, laisse échapper cette expression que le « Christ n’est pas le fils, mais l’œuvre de Dieu » ; l’évêque de Rome le somme de s’expliquer : Denys s’explique, se justifie et retire son expression. Ainsi, dans ces trois grandes affaires touchant le dogme, la papauté intervient toujours comme une puissance qui n’admet pas d’égale. Au quatrième siècle, dans cet âge si rempli d’éclat, où tant de grands hommes sont assis sur le siège épiscopal en Orient et en Occident, au milieu de tant de clartés, on voit la puissance pontificale reconnue et proclamée en des termes bien forts par saint Athanase, le grand patriarche d’Alexandrie, qui déclare que c’est du siège de saint Pierre que les évêques ses prédécesseurs tirent leur ordination et leur doctrine, par Optat de Milève,