Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
76
LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

en eût tant besoin dans le bonheur. Nous nous en apercevons assez au vide que nous fait votre absence, et c’est pourquoi j’ai voulu vous dire longuement et fraternellement, comme vous l’aimez, tout ce que nous avions ressenti, dans une circonstance si grande. Il faut que vous jouissiez un peu de ce que vous avez fait vous qui, après Dieu, êtes l’auteur de toute cette prospérité vous qui m’avez pris comme un frère dans la maison de votre saint et glorieux père ; qui m’avez mis en chemin, qui m’avez conduit d’épreuve en épreuve et de degré en degré jusqu’à cette chaire où je ne m’asseois que parce que le seul homme qui en fût vraiment digne n’a pas voulu s’y asseoir.

C’est ainsi que la Providence miséricordieuse, dont les desseins paraissent si beaux quand on les voit d’un peu loin dans leur ensemble, me ménageait à Lyon, l’âge de dix-huit ans, à l’âge où je demandais si instamment de savoir ma vocation, la connaissance de votre —cousin, M. Perisse aîné, qui voulait bien me faire faire quelques bonnes œuvres, afin que par son entremise je vous fusse adressé, et que vous fissiez peu à peu, par vos exemples, par vos conseils et enfin par votre généreux désintéressement, toute ma vocation littéraire. Je vois assez tout ce que m’imposent de si grands bienfaits. Vous m’aiderez à ne point m’en rendre indigne je veux que vous n’ayez jamais à regretter votre ouvrage. Mais ce que je veux, dès à