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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

ticles scientifiques et littéraires. C’est précisément parce que les catholiques sont attaqués, qu’il est désirable qu’ils se fassent sentir et respecter partout, dans la politique, dans la science, dans les arts. H tant reprendre par tous les côtés les esprits qu’on a corrompus par tous les côtés. Il faut montrer que toutes les vérités nous intéressent, que nous voulons le progrès de toutes les lumières légitimes, et qu’au milieu des combats nous avons encore l’âme assez sereine pour songer aux pacifiques intérêts de l’étude.

Au milieu d’un grand nombre d’articles excellents, parmi lesquels vous aurez comme moi remarqué ceux de M. de Champagny, nous avons regretté de voir si peu de ces pages que vous savez marquer au coin du bon siècle. Permettez-moi de vous reprocher votre extrême rareté. Le sérieux de vos recherches, la fermeté de votre style, sont pour moi des modèles qui m’apprennent beaucoup, en même temps que des souvenirs qui me consolent un peu de votre absence. Car vous êtes bien de ceux dont le caractère se retrouve dans leurs écrits. Hormis ce point, il ne me revient que des compliments sur le Correspondant. Pourquoi faut-il que la mollesse avec laquelle il est propagé l’empêche d’acquérir la publicité à laquelle il a le droit de prétendre ?

Adieu, monsieur et cher ami, laissez-moi vous prier de me répondre, ce que je ne mérite guère.