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tout le monde, et cependant nous arrivons, cinq étrangers tombent sur vous, et pendant quatre jours vous ne vivez que pour nous; vous êtes notre providence. Nous formons un-convoi pitoyable ; nous traînons avec nous femme, malade, enfant ; chacun trouve ce qui lui convient parfaitement prévu et préparé logement, nourriture, plaisir, édification, la part de l’âme, la part du corps, le nécessaire et l’agréable. Enfin nous n’avons qu’à nous laisser vivre dans cette bienheureuse Sienne, où l’on raconte que tant de saints ont été servis par les anges. Nous ne sommes pas des saints mais certainement un bon ange nous a servis. Enfin nous partons chargés de cadeaux et de souvenirs moi, avec votre bel Éloge nouvellement publié et votre volume de la Ligue lombarde et surtout votre portrait ; Amélie, avec sainte Catherine, et petite Marie avec tant de choses qu’autant valait emporter la tour du Palais de la commune. Eh bien, mon Révérend Père, tout ce que vous avez fait pour ma petite famille et pour moi me touche moins que l’espérance que vous m’avez donnée pour Saint-Vincent de Paul. Cette chère Société est aussi ma famille. C’est elle, après Dieu, qui m’a conservé dans la foi, quand j’ai quitté mes bons et pieux parents. Je l’aime donc et j’y tiens par le plus profond du cœur :j’ai été tout joyeux d’en voir la bonne semence germer et prospérer dans cette terre de Toscane.