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CIII
À M. EUGÈNE RENDU.
Antignano, près Livourne, 17 juillet 1855

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Mon cher ami,

Votre aimable lettre nous a trouvés à Florence, dans la ville des fleurs; c’était bien le lieu pour recevoir un si joli message. Mais pourquoi n’est-il pas arrivé sous l’aile d’une blanche colombe, au lieu de venir dans la boîte poudreuse d’un courrier ? Nous étions donc, madame Ozanam et moi, sur la terrasse de la petite villa qu’habite mon cousin au-dessous de San Miniato, nous avions à nos pieds toute cette cité de marbre dans une corbeille de verdure et tout en jouissant de cette vue, l’une des plus belles du monde, nous commentions la grande nouvelle, et nous en faisions de charmants discours qui ne finissaient pas : « Il est donc pris « cet imprenable, et ce cœur libre a trouvé des « chaînes ! Chaînes d’or et de soie, liens où rien « ne manque de ce qui peut captiver les yeux et «  les oreilles, l’imagination et la raison. Les bons