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ANNÉE 1842

Adieu, monsieur et cher ami, veuillez présenter a madame Foisset mon profond respect avec les regrets de madame Ozanam qui ne peut se consoler si malheureusement manqué l’occasion de la connaître. Nous remettons nos espérances à un autre voyage, mais heureusement nous savons où nous retrouver d’ici là. C’est dans cette union de cœur, de pensée et de prière, que je suis votre ami reconnaissant et dévoué.

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Le R. P. Lacordaire a porte sur la conduite d’Ozanam dans ces circonstances délicates, un jugement trop juste et trop décisif pour que nous hésitions à le reproduire, « C’était le moment, dit-il, ou les catholiques de France, pour la seconde fois, réclamaient avec énergie l’une des grandes libertés de l’âme, la liberté de l’enseignement. Le comte de Montalembert, du haut de la tribune pairiale qui l’avait autrefois condamné dans cette même cause, présidait à cette seconde campagne comme général, après avoir fait la première comme soldat. Sous lui, et chacun son poste, on s’animait au devoir, et si toutes les voix n’étaient pas également dignes du combat, si l’injure et l’injustice appellaient trop souvent des représailles qu’il eut mieux valu ne pas mériter, du moins la trahison n’était nulle part, on pouvait regretter des paroles, on n’avait point à regretter de silence .’ Ozanam, par la position qu’il tenait de Dieu, était de nous tous le plus douloureusement placé. Catholique ardent, ami dévoue des libertés sociales, de celles de l’âme en particulier, parce qu’elles sont fondement de toutes les autres, il ne pouvait cependant meconnaître qu’il appartenait au corps dépo--