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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

jourd'hui, elles sont nombreuses ; et je suis témoin que les catholiques sont dans l’université, comme a peu .près partout dans les fonctions publiques,. une minorité considérable.

Il n’est pas vrai que M. Lenormant et M. Ozanam protestent contre l’enseignement de leurs collègues d’abord parce que nous n’avons de collègues. que les professeurs de la Sorbonne, ceux du Collège de France n’ayant rien de commun avec nous ; qu’à la Sorbonne, sur treize professeurs ou agrégés qui enseignent, il n’y en a peut-être pas deux qui depuis trois ans aient exprimé des doctrines hétérodoxes. Plusieurs autres, au contraire, et je cite par exemple M. Saint-Marc Girardin, ont combattu pour les idées vraies, morales, et chrétiennes. Ensuite nous n’avons pas protesté, puisqu’il n’y avait point lieu de le faire. Nous avons hautement professé notre foi, réfuté des systèmes contraires, cherchant à faire chrétiennement notre métier de professeurs, et à servir Dieu en. servant les bonnes études. Mais nous n’avons point cherché à mettre dans la faculté de Paris une division qui n’existait point, à faire deux camps, à livrer des batailles et je crois qu’il importe beaucoup au bien de la jeunesse qu’il n’en soit pas ainsi, que nos leçons ne soient point regardées par nos collègues comme des provocations qui solliciteraient une réponse et que, si plusieurs sont étrangers à la foi, on n’en fasse pas des ennemis.