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vaisson aurait bien dû me léguer aussi un peu de son grand savoir, de son beau style et de sa merveilleuse facilité. Mais enfin, je trouve ici son souvenir, je trouve tous les bons esprits de Pise familiarisés avec nos meilleures productions, tout disposes à admirer nos maîtres et nos amis. L’Université subi de cruelles réformes la faculté de philosophie et de philologie n’a plus que cinq chaires mais au moins sont-elles occupées par des hommes distingués. Leurs collègues de la faculté des sciences, beaucoup plus nombreux, voient dans leurs rangs des professeurs d’une réputation européenne. Enfin, nous avons ici une petite Athènes  ; et je puis d’autant mieux l’appeler ainsi que l’on compte bien une centaine d’étudiants grecs. Mais je dois avouer que ces fils d’Aristide et de Philopœmen sont moins assidus à l’école qu’au théâtre, et passent pour mal payer leurs dettes. Voilà une pierre jetée dans votre jardin, cher ami, pendant que vous cultivez le mien avec tant de zèle et de talent. Là où je n’avais semé que la graine barbare des Nibelungen,de Wolfram d’Eschenbach et de Walther von der Vogelweide, vous cueillez les brillantes fleurs de Schiller, de Wieland et de Goethe. Je ne m’étonne pas de l’intérêt qui s’attache à vos leçons et des six cents étudiants inscrits au cours de littérature étrangère, si vous y portez cette lumière, cette érudition élégante, ce langage animé qui charmaient vos juges,