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me soutenir que les campagnes de la Vieille-Castille n’ont point la beauté de la campagne romaine, que j’ai surfait Las Huelgas, et vanté outre mesure · Miraflores; elle donnerait le tombeau de Juan II pour trois maravédis, et elle craint qu’avec mes exagérations je n’aie fait la figure d’un don Quichotte dans les salons dont vous parlez. Mais je tiens bon j’ai toutes mes notes, et de retour à Paris, si Dieu me prête vie et me donne la force de faire quelques leçons sur le poëme du Cid, je me propose de tirer parti de ce voyage d’Espagne, et, vos conseils aidant, d’écrire une vingtaine de pages dont vous n’ayez pas à rougir. En attendant, et après m’être remis pendant quelques jours de mon naufrage, je vais suivre vos bons conseils. J’espère à la fois remplir la mission du ministre qui me charge d’étudier les commencements des institutions municipales en Italie, et me conformer à votre avis qui est de laisser un peu l’érudition pour un travail plus littéraire, plus animé et en même temps plus facile. Je crois vous avoir parlé plusieurs fois d’un épisode admirable négligé par Sismondi, ignoré de presque tous les historiens de l’Italie, et qui est cependant le commencement même des Républiques italiennes. C’est l'Émancipation de la Commune de Milan. Nous en avons le récit pathétique dans plusieurs chroniqueurs contemporains. Nous avons les discours prononcés aux assemblées du peuple ; les lettres