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sez bonne nourriture ; pour revenir, le coupé d’une diligence. Seulement afin de ne pas manquer la messe, il a fallu nous arrêter à Tolosa dimanche matin et aller coucher à Saint-Sébastien, d’où nous sommes revenus hier tout à notre aise. Ce retour a été un des jolis moments du voyage. En Castille nous avions laissé un ciel pluvieux, une terre dépouillée, l’hiver enfin. Mais à partir de Vittoria nous avons descendu pendant près de dix heures, et à mesure que nous nous enfoncions dans la vallée, nous retrouvions la verdure, les arbres chargés de feuilles, la chaleur. On aurait dit que nous quittions les régions glacées du Nord pour les pays les plus favorisés du Midi, et c’était précisément le contraire.

De Saint-Sébastien à Béhobie un soleil doux éclairait ces belles montagnes, ces mamelons riants, cette mer si bleue. Vraiment, pour le charme du paysage, tu as bien vu ce que le nord de l’Espagne a de plus beau le reste doit t’inspirer moins de regrets. La nature y est âpre, la population misérable, quoique avec une singulière originalité. Enfin, Burgos a des beautés du premier ordre pour tout le monde ; mais elle a surtout le charme des souvenirs qu’il faut connaître afin de s’intéresser à toutes ces ruines. Tu aurais eu quelque peine à t’y retrouver.

Pour ce qui me touche, je suis très-heureux d’avoir, pu faire ce pèlerinage, qui m’a tenu plus