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élevé, que nous étions sûrs de voir un jour ou l’autre l’épreuve se tourner à votre bien, et votre âme revenir à la tranquillité de la foi. Qui sait si le moment n’est pas venu ? Vous avez cherché, dans la sincérité de votre cœur, à résoudre vos difficultés, et vous n’êtes pas arrivé au bout. Mais, mon cher ami, les difficultés de la religion sont comme celles de la science : il y en a toujours. C’est beaucoup d’en éclaircir quelques-unes, mais aucune vie ne suffirait à les épuiser. Pour résoudre toutes les questions qui peuvent s’élever sur l’Écriture sainte, il faudrait savoir à fond les langues orientales. Pour répondre à toutes les objections des protestants, il faudrait pouvoir étudier dans ses derniers détails l’histoire de l’Église, ou plutôt l’histoire universelle des temps modernes. Vous ne pourrez donc jamais, occupé d’ailleurs comme vous l’êtes, répondre à tous les doutes que votre imagination active et ingénieuse ne cessera de déterrer pour le tourment de votre cœur et de votre esprit. Heureusement Dieu ne met pas la certitude à ce prix. Que faire donc ? Faire, en matière de religion, ce qu’on fait en matière de science s’assurer d’un certain nombre de vérités prouvées et ensuite abandonner les objections à l’étude des savants. Je crois fermement que la terre tourne, je sais pourtant que cette doctrine a ses difficultés ; mais les astronomes les expliquent, et, s’ils ne les expliquent pas toutes, l’avenir fera le reste. Ainsi de la Bible ; elle