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ils font voir le portrait du Vladika que vous aviez connu chez eux. Quant aux Lenormant, Dieu les a éprouvés d’une manière bien sévère leur fille a fait une grave maladie dont la voici guérie. On a dû vous l’écrire ; mais je m’effraye de voir que vous êtes resté si longtemps sans recevoir les lettres. J’envoie celle-ci au consul français de la Havane plaise à Dieu qu’il ne vous retienne pas, et que ce charmant pays ne vous fasse point oublier la patrie !

Adieu, mon très-cher ami, mes occupations sont si accablantes, que j’ai dû vous écrire à la Sorbonne, entre les demandes de mes collègues et les réponses des candidats. En voici un qui m’assure que Montesquieu était un grand évêque ! Mais insensé que je suis de vous conter ces sottises pendant que vous avez sous les yeux l’admirable nature des tropiques, sa végétation gigantesque, et, à ce qu’on assure, —sa population intelligente et bonne. Dieu sait combien nous vous ferons conter au retour, —et, comme il nous sera instructif et agréable de vous entendre décrire cette France, cette Angleterre, cette Espagne d’Amérique si ingénieusement étudiées ! Je vous félicite d’avoir ajouté un nouveau trésor à vos richesses d’esprit. Je me résigne aux privations que vous nous avez infligées en considération de l’honneur qui vous en reviendra. Mais n’oubliez point qu’on vous attend au mois de mai, et permettez-moi, pour abré-