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crire un chapitre sur le progrès. Il est vrai qu’il s’agit du progrès dans les siècles de décadence. C’était ma leçon d’ouverture cette année, et je la rédige pour en faire l’introduction de mon livre[1]. Mais voilà où j’aurais plus que jamais besoin de vos conseils. Car tantôt les idées qui me poursuivent me semblent neuves et justes, — vous voyez que je ne m’injurie pas ; — tantôt je crains qu’elles ne paraissent aux uns vulgaires, aux autres paradoxales. Ah ! que volontiers je vous assassinerais de ma prose quelque matin ! et que je suis embarrassé, vous absent, de trouver un bon avis ! Enfin, tout en continuant ce travail au risque de m’y fourvoyer, je bénis la Providence qui me donne assez de force pour écrire un peu, tout en faisant mon cours. Si vous m’entendiez, peut-être votre amitié serait-elle contente de me trouver docile à ses conseils. Je me fatigue moins, je ne cherche plus à m’émouvoir quand je ne suis pas ému, je ne me tiens pas sur le trépied, et l’auditoire ne m’en sait pas mauvais gré. De temps à autre on cherche bien dans un trait historique, dans une citation des Pères quelque allusion qu’on applaudit cependant la jeunesse des écoles est généralement calme et laborieuse. Bien que les forces me reviennent lentement, je vais beaucoup mieux. Je dois ce bienfait à l’air de

  1. Oeuvres complètes d’Ozanam, t. I, p. 15.