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vrai plaisir à sentir sous nos pieds le sol immobile, et de ne plus entendre parler de Nelson et de Wellington, de Waterloo et de Trafalgar.

Ce qui ne veut pas dire que nous regrettions notre voyage, et que nous soyons fâchés d’avoir vu l’Angleterre. Bien que, tout compte fait, nous revenions gueux comme pèlerins, le pèlerinage est instructif. C’est assurément trop peu pour juger un grand pays mais c’est un spectacle que nous n’oublierons jamais. Après Rome et Paris, il fallait voir cette troisième capitale de la civilisation moderne. Il fallait voir moins ses édifices que son mouvement, moins son exhibition que ses docks et ses vaisseaux. Mais c’était pour nous un bonheur incomparable de faire cette visite en votre compagnie. Nous vous causions bien des assujettissements, bien des gênes votre délicatesse avait beau les dissimuler, nous comprenions tous les sacrifices de temps que vous nous faisiez, quand le temps vous était si précieux. Enfin, vous l’avez voulu, nous avons joui de vos lumières, mais -encore plus de votre amitié, dans ces heures d’intimité qu’on ne trouve qu’en voyage, et que rendait plus chère la pensée de votre prochaine absence. Ainsi, nous vous devons le plaisir de cette belle excursion. Nous ajoutons une obligation de plus à toutes celles que nous vous avons déjà. Car c’est en vain, cher ami, que yous cherchez à en effacer le