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fond, mon esprit manque de force et de fécondité je n’en ai jamais rien obtenu que par un travail violent, et depuis que l’on m’oblige de travailler peu, ma stérilité devient désespérante. Je mets pourtant un livre sur le métier ; mais Dieu sait quand je l’aurai fini, si je ne retrouve pas un peu de santé et de verve ! La conclusion de tout ceci est que l’article de M. Terret me touche et me confond. J’attends le second pour lui écrire et le remercier, ne voulant pas le décourager en lui confiant ce que je pense de moi-même. Mais dès à présent je vous prie de lui dire combien il m’est doux de conserver à Lyon des amis si indulgents, si clairvoyants d’ordinaire, et si capables d’illusions quand il s’agit de moi.

Adieu, cher ami ;que de temps passé sans nous voir ! Ne viendrez-vous donc jamais, et faut-il que je vous aille trouver ? C’est le parti que je pourrais bien prendre l’année prochaine si vous nous tenez toujours rigueur. L’achèvement du chemin de fer me fait un plaisir infini, en mettant à ma portée ce cher Lyon où je n’ai pas de meilleur ami que vous.. Laissez-moi dire que vous n’en avez guère non plus de plus dévoué que votre ancien camarade du voyage de Saint-Point. N’est-ce pas la première date de notre amitié ?

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