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rien appris. Il semble, cependant, que lorsque Dieu lui-mêmeveut bien nous instruire d’une façon si éclatante, il ne serait pas déshonorant de l’écouter. Ah ! cher ami, quelle époque orageuse, mais instructive nous y périrons peut-être, mais ne nous plaignons pas d’y être venus. Apprenons-y beaucoup. Apprenons principalement à défendre nos convictions, sans haïr nos adversaires, à aimer ceux qui pensent autrement que nous ; à reconnaître qu’il y a des chrétiens dans tous les camps et que Dieu peut être servi aujourd’hui comme toujours plaignons-nous moins de notre temps, et plus de nous-mêmes. Soyons moins découragés, mais soyons meilleurs.

Je ne sais vraiment pourquoi j’écris tout ceci, probablement c’est par ce vieux besoin de m’épancher auprès de vous, mon bien cher ami, et de vous tenir au courant de mes pensées dans un temps où l’on risque vraiment de se perdre de vue au milieu de l’obscurité. Ah ! je vous en prie, tendez-moi toujours la main et priez pour votre ami.

P. S. En vous parlant, comme je fais, du Père Lacordaire, je n’entends pas prendre la défense de toutes les hardiesses oratoires qui peuvent lui échapper dans l’improvisation. Ainsi, il a eu deux expressions malheureuses mais je ne puis souffrir